La matière dispensée dans le cadre du Master en Langues et Littératures Modernes (Université des Îles Baléares) a été conçue pour offrir à des étudiants venant d’horizons très divers une approche actualisée sur la Stylistique (en l’occurrence, la théorie cognitive de la métaphore et le texte traduit comme creuset d’expérimentations stylistiques) et, notamment, sur les enjeux des études stylistiques ayant comme objet la Comparaison Interartistique. Il est évident que, dans le cadre d’un cours de trente heures, un tel ensemble ne peut assurément pas prétendre à l’exhaustivité puisqu’il a été créé avec une volonté de modularité, ouvert à l’éventuelle incorporation de nouveaux sujets d’étude. C’est un choix personnel et, donc, volontairement sélectif. En évitant l’écueil d’un accès trop sommaire transformé en prêt-à-penser, je ne présente ici qu’une esquisse critique à la manière d’un catalogue sur l’état de la question, décrivant brièvement les derniers courants théoriques et méthodologiques en la matière. Force est de constater que le champ de la Littérature Comparée s’est significativement élargi dans une ouverture à d’autres disciplines: les rapports texte-image et le comparatisme entre les arts, les études de traductions, les études postcoloniales, les Cultural Studies, etc. Les études interculturelles, transnationales, géopolitiques et postcoloniales ont abouti à réinterroger l’historiographie traditionnelle des arts et à comparer les différents phénomènes d’artistisation. Bref, si je vise plus particulièrement à la notion d’Études Culturelles Comparées (Tötösy, 2017), j’essaie ici de cibler une «vision globale» des renouvellements méthodologiques récents dans le domaine de la Littérature Comparée. Hybridation, échanges, métissages, intermédialité… les interactions et dialogues entre les arts. En outre, les croisements entre les arts et les œuvres à caractère intersémiotique relèvent un ensemble de questions (esthétiques, culturelles, historiographiques) qui se cristallise de manière particulièrement aiguë dans le champ des études cinématographiques et audiovisuelles mais intéresse également d’autres arts (littérature, arts plastiques, musicologie, architecture, danse, photographie...). Or, du point de vue méthodologique, il n’est pas simple de limiter ce domaine d’étude, étant donné la complexité et l’ambigüité de ses concepts clefs et ses échanges dans une myriade de sphères convergentes. C’est pourquoi ce matériel didactique pratique l’interdisciplinarité, centrée sur l’étude des représentations culturelles (notamment, la littérature et son dialogue avec arts visuels, cinéma, musique, etc.), conçues non seulement en tant que phénomènes discursifs mais aussi en tant que pratiques sociales, culturelles et politiques au niveau de la production comme de la réception.